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J.M. Lartigaud :
une pensée théologique
Adam et Ève sont des citadins
Les représentations
classiques du péché originel accréditaient la lecture
augustinienne de la grande catastrophe et le péché originel
était alors bien plutôt interprété comme
étant un péché originaire.
Jean-Michel Lartigaud, par cette uvre étonnante bouscule
hardiment ces vieux réflexes gnostiques, et malmène nos
argumentateurs soi-disant rationalistes qui trop heureux de saisir le
défaut logique de cette histoire antique nous conduisaient à
jeter ce qu'ils pensaient être la théologie catholique
avec la pomme de toutes les discordes.
Adam et Eve sont ici bien trop modernes pour avoir connu le jardin des
délices et, vivant en centre ville, nous pouvons parier qu'ils
n'ont jamais rencontré de serpent dans la rue, fût-il doué
de parole, ce qui ne les aurait d'ailleurs pas surpris outre mesure,
le rationalisme manifestant depuis le XIXème siècle un
goût peu raisonnable pour toutes les manifestations occultes et
la magie.
Cette uvre opère donc un renversement salutaire, en nous
invitant à reconsidérer notre faute comme originelle :
le maschal hébreu est ainsi rendu à lui-même et
ne peut être écarté par l'usage d'une grossière
faute de lecture. C'est bien de nous dont il s'agit et le soin que nous
mettons à maquiller notre nudité n'y fait rien, le fruit
de notre liberté est devant nous, massif, pesant et crucifiant.
Tous les artifices de la culture, de la civilisation n'y peuvent rien,
nous sommes prisonniers des vieilles programmations de notre cerveau
et nos appétits absurdes nous coupent les jambes ; tant de soin
apporté à donner le change, à masquer notre souffrance
intime par les rictus de la séduction, par les mondanités,
ne peut combler l'Absence bien présente de Dieu.
Paul Mirault
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